Tourisme

Meknès/Tourisme: Une stratégie de communication

Source : L'Economiste | 12/03/2009

Objectifs : 600.000 arrivées en 2015 et 1 million en 2020

C'est ce jeudi 12 mars que les responsables de la capitale ismaélienne dévoilent la nouvelle stratégie de communication de leur région. La rencontre qui se déroulera en présence notamment du nouveau wali, Mohamed Faouzi, sera l'occasion de présenter les résultats de l'étude de repositionnement touristique de Meknès-Tafilalet. Lancée il y a près d'un an et demi, cette étude devra servir de «feuille de route» pour l'élaboration du Programme de développement régional du tourisme (PDRT). Un programme qui engagera la région sur les 10 années à venir et devra répondre à des questions relatives aux moyens de différencier la médina de Meknès et de convertir la proximité de Fès en atout.
Bref, le PDRT devra doter la région d'une vision globale et surtout la promouvoir à l'étranger. «Meknès est inexistante sur les marchés émetteurs. On ne la trouve même pas sur les guides touristiques nationaux», souligne un opérateur. Pourtant, la ville incarne le tourisme culturel qui est un axe de développement touristique volontariste et de différenciation du Maroc vis-à-vis de ses destinations concurrentes. Meknès-Tafilalet est par ailleurs la région du Maroc qui, aujourd'hui, possède le plus de sites classés au Patrimoine mondial (Cité impériale et Volubilis). Forte de son inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco, la cité impériale doit renforcer ce label en valorisant cette image. L'effort doit être focalisé également sur la qualité de l'accueil, les capacités d'hébergement et l'offre en animation. La formation des guides accompagnateurs fait aussi défaut.
Rappelons qu'une première étude avait révélé que, malgré ses ressources naturelles, la région manque de positionnement clair et différencié. Les initiateurs de ce premier diagnostic avaient soulevé aussi que les différentes ressources naturelles sont soit sous-valorisées, soit exploitées de façon anarchique, sans respect des principes de développement durable, alors que de nombreuses ressources ne sont pas intégrées dans l'offre globale de la région.
Meknès et ses environs possèdent de nombreux sites culturels qui témoignent d'un passé prestigieux. De la vallée Boufekrane, en passant par la cédraie du Moyen Atlas, les gorges et la palmeraie de Ziz, jusqu'à Erfoud et aux dunes de Merzouga. Le territoire de Rissani et ses environs sont inclus dans le périmètre de la réserve de biosphère des oasis du sud marocain. Par ailleurs, le Tafilalet possède quelque 400 ksars qui représentent une richesse patrimoniale unique.
En outre, la capacité hôtelière de Meknès demeure insuffisante. Pourtant, le foncier est encore disponible dans l'enceinte de la cité impériale et pourrait être mis à disposition pour la réalisation d'infrastructures hôtelières. Le développement de l'hébergement dans les zones de l'Atlas et de la vallée de Ziz s'impose. Idem à Merzouga qui connaît un aménagement anarchique des auberges trop près des dunes et sur des zones inondables.
Côté transport, la ville partage un aéroport international avec Fès alors qu'Ifrane dispose d'un aérodrome touristique. Errachidia a un aéroport national qui demeure sous-exploité et très peu connecté avec le reste du Maroc. La région est relativement bien desservie au niveau routier et autoroutier. Mais les accès routiers sont défaillants dans la région de Khénifra ainsi que dans la vallée de Tislit. Donc, il faut «améliorer les infrastructures routières, les dessertes et les signalisations».
D'autre part, la région n'étant pas encore une vraie destination de tourisme naturaliste à cause notamment de l'insuffisance des réseaux balisés pour les randonnées, les activités de sports de nature sont inexistantes tout autant que le tourisme rural.

Les projections de l'étude de repositionnement de la région de Meknès-Tafilalet à l'horizon 2015 ont été établies sur la base du principe de «hot beds». Un principe qui prend en considération les hôtels répondant aux caractéristiques de l'offre et de la demande, et dont les lits seraient nettement plus occupés qu'aujourd'hui. En clair, l'on veut atteindre un taux d'occupation moyen de 55 à 60% au minimum. Les arrivées dans la région devraient s'établir à 600.000 en 2015 pour atteindre un million en 2020. La capacité totale nécessaire s'élèverait de près de 10.000 en 2015 à 16.000 lits en 2020.

Youness SAAD ALAMI