Tourisme

Forêts: Graves menaces pour le cèdre de l'Atlas

Source : L'Economiste | 01.11.2008

. Sauvegarder le patrimoine par l'implication de tous

. Lutter contre l'abattage clandestin

Les ressources naturelles du Moyen Atlas, particulièrement dans la région de Khénifra, sont aujourd'hui menacées par la sécheresse et le surpâturage. C'est le constat dressé par les participants à l'atelier régional à Khénifra jeudi dernier sur la «Gestion des forêts du Moyen Atlas».
Amère conclusion qui en dit long sur les grands risques encourus par le patrimoine forestier national. A commencer par le cèdre de l'Atlas. A lui seul, cet arbre fait l'objet d'un abattage irrationnel et dégradant pour tout l'écosystème forestier. Pourtant, les populations rurales sont dépendantes des richesses naturelles de cet environnement. Celui-ci constitue, en effet, un moyen de subsistance essentiel pour ces dernières (énergie, alimentation, parcours...). La région du Moyen Atlas doit, faut-il le rappeler, sa notoriété principalement à ses formidables écosystèmes forestiers. Les populations rurales de la zone dépendent des produits de la forêt ainsi que des services liés à l'environnement. Ces forêts constituent la source alimentaire principale du cheptel et une source essentielle d'énergie pour ces populations. L'atelier de Khénifra a été l'occasion de faire le point sur l'état de la gestion des espaces forestiers et péri-forestiers dans le Moyen Atlas et d'analyser la validité de l'approche participative poursuivie par les pouvoirs publics avec le soutien de partenaires internationaux, l'Union européenne entre autres, qui a financé le «Projet Khénifra» à hauteur de 165 millions de DH.
C'est pour garantir la sauvegarde de ce patrimoine naturel exceptionnel que le Haut commissariat aux eaux et forêts a mis en place une politique reposant sur une vision intégrée de conservation et de développement des ressources forestières. Cette stratégie promeut une participation active des populations locales à la définition des propriétés de développement. Elle repose également sur le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la gestion des ressources et une meilleure intégration des spécificités des espaces péri-forestiers dans la gestion des forêts.
Cette démarche a conduit à l'établissement d'une nouvelle génération de projets intervenant dans la région du Moyen Atlas. Des projets qui, en principe, doivent apporter une contribution importante aux objectifs globaux poursuivis. Parmi les plus significatifs dans ce contexte, citons le «Projet de développement rural participatif dans le Moyen Atlas central-Projet Meda Khénifra», initié en 2001 au niveau de 12 communes rurales de la province.
Les participants ont également débattu des moyens d'assurer une meilleure visibilité, une large diffusion des approches et des résultats des interventions du gouvernement. L'approche que l'on veut participative repose en fait sur la large implication des acteurs locaux et surtout des populations qui exploitent le domaine forestier. Cependant, l'on a peu parlé de l'abattage clandestin des arbres. Il est flagrant de constater que l'on abat plus d'arbres qu'il n'est nécessaire pour se chauffer.

Sensibilisation:
Il est certain qu'une bonne gestion du patrimoine forestier ne peut se faire, ni réussir, sans l'implication des premiers concernés, c'est-à-dire, les habitants des zones forestières. Aussi, un programme original de sensibilisation et d'éducation à l'environnement a été mis en place par la Fondation Mohammed VI pour l'environnement. Il est destiné aux jeunes et aux enseignants des écoles primaires. Il est ainsi préconisé d'introduire l'éducation à l'environnement dans les programmes et manuels scolaires.

J. E. H. & B. S.